Depuis le XIXe siècle, Trépail dispose d’un lavoir alimenté par une source. Nommée par les habitants le « ruisseau de Trépail » cette source approvisionne également en eau tout le village.
Le lavoir est l’univers exclusif des femmes ; il est synonyme de convivialité mais aussi de dur labeur. Les lavandières professionnelles y côtoient les femmes de paysans. Tout se sait au lavoir et tout se raconte. Comme on avait l’habitude de le dire « les hommes au bistrot, les femmes au lavoir ! ».
L’installation d’un nouveau lavoir en 1858 occasionne des discordes entre les femmes du village et les services des bâtiments civils. En effet, les femmes ne sont pas satisfaites de l’agencement du projet du lavoir proposé, notamment sur la hauteur du bassin. Les femmes exigent de laver debout, comme elles en ont l’habitude depuis longtemps, peu importe le prix. Finalement, le lavoir sera construit selon les souhaits de ses utilisatrices.
Aujourd’hui, après avoir perdu son usage d’origine depuis longtemps, il accueille les randonneurs pour une halte appréciable à l’abri de son couvert soigneusement entretenu par la commune.
Si Trépail m'était conté | Parc Naturel de la Montagne de Reims
L'église de Trépail date du XIIè siècle mais elle a été fortement remaniée notamment au cours des XVI et XVIIè siècles.
Le Saint patron de l'église est Saint Martin de Tours mais le culte de Saint Cucufat y est célébré dès le XVIIIè siècle, un autel et une statue lui étant dédiés.
Saint Cucufat est un martyr né en Afrique à la fin du IIIè siècle. Il se rend à Barcelone pour s'opposer aux persécutions faites aux premiers chrétiens par Dioclétien mais suite à ses prédictions, il est soumis à de multiples tortures. C'est alors que de nombreux miracles se produisent : les lions refusent de le dévorer, ses blessures guérissent. Mais il est finalement décapité en 306. Ses reliques sont apportées d'Espagne en France au VIIè siècle et depuis la fin du XIXè siècle, Trépail possède une relique du martyr. Le pélerinage de Saint Cucufat avait lieu en juillet. Etaient alors organisées une grande messe et une procession des châsses contenant les reliques dans les rues du village. Saint Cucufat était invoqué pour la guérison de toutes les maladies du ventre surtout chez les enfants.
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Archives Départementales de la Marne
La construction de la mairie école date de 1879.Elle a une architecture classique typique des bâtiments publics de la troisième république. Un pavillon central sur trois niveaux, couronné d’une lucarne à fronton et d’un lanterneau ouvragé (disparu), est flanqué de deux ailes basses symétriques abritant d’un côté l’école des garçons et de l’autre celle des filles. Cet ensemble est prolongé par les bâtiments de l’école enfantine : pavillon et aile basse attenante, dans le même style.
Le vocabulaire architectural fait la part belle aux matériaux locaux et notamment à la brique de terre cuite rouge. Les toits en ardoise (remplacés aujourd’hui par des tuiles) et les façades enduites soulignées par de nombreuses modénatures en brique (corniches, angles, encadrement, bandeaux,…)alternent avec la pierre de taille et lui confèrent solidité et prestance. De grandes fenêtres rythment toute la longueur du bâtiment et apportent une grande luminosité aux espaces intérieurs.
L’horloge qui ornait le lanterneau est aujourd’hui conservée dans le hall de la mairie.
Propriété de la commune, ce bâtiment à l’architecture atypique est à l’origine la salle des fêtes de la commune.
C’est l’architecte sparnacien HENRI GIRAUD notamment connu pour avoir réalisé le monument aux morts devant l’Hôtel de Ville d’Epernay, qui l’a édifié au début des années 1930. Le style art déco majestueux de la façade tranche au milieu de ce petit village tranquille.
La composition est symétrique avec des lignes de moulures géométriques soulignant deux verticales surmontées par de grandes lucarnes. Enduit décoratif et modénatures en béton forment un fond duquel ressortent les sculptures en béton moulé : deux flambeaux de part et d’autre de l’entrée et une lyre stylisée entourée de rinceaux (arabesques de feuillages et de fruits). L’espace intérieur se compose d’une belle salle de spectacle décorée avec une scène sur une estrade surélevée, un foyer et une mezzanine.
Sur le côté se situe l’ancien bureau des Postes Télégraphes et Téléphone avec son logo «PTT» stylisé. L’architecture croise les styles Art Déco et traditionnel local en utilisant la brique de parement et l’enduit de manière géographique.
C’est une croix érigée en 1772 à la mémoire des enfants de la commune de Trépail, morts pour la patrie lors de la guerre dite « Guerre des Sept Ans », opposant Louis XV aux Anglos – prussiens de 1756 à 1763.
La France, alors alliée à l’Autriche et à la Russie contre la Prusse et l’Angleterre, y perdit ses territoires aux Indes et au Canada.
Avec des proportions importantes, le monument se compose d’une colonne en pierre de l’ordre dorique reposant sur un socle rectangulaire. Une croix de fer en forme de trèfle aux extrémités et portant un Christ en plomb, est fixée au sommet.